Le château de Blois sans assurance : un phénomène qui menace tout le patrimoine
#ortf news : L’assurabilité des monuments français vacille face aux périls croissants qui les menacent. Cela vous a peut-être échappé, mais depuis le 1er janvier 2025, le château royal de Blois, édifice emblématique de l’Histoire française niché au cœur de la vallée de la Loire, n’est plus assuré. Un an après, cette situation perdure et la municipalité, qui souscrivait jusqu’alors chaque année une assurance pour protéger ses bâtiments patrimoniaux, se heurte à une dure réalité : aucune compagnie n’est prête à prendre le risque. La raison principale : la valeur inestimable du monument et les risques auxquels il est exposé sont jugés trop élevés par les assureurs, qui se désengagent massivement. Cependant, ce retrait des assureurs n’est pas un cas isolé ; il illustre une tendance lourde affectant l’ensemble des châteaux de la Loire et de nombreux patrimoines historiques en France.
Pourquoi les assureurs se retirent-ils ?
Les raisons de ce désengagement sont multiples. La principale tient aux aléas météologiques qui se multiplient, rendant la conservation des structures anciennes de plus en plus coûteuse et incertaine. Les châteaux de la Loire, souvent situés à proximité des cours d’eau et construits sur des fondations anciennes, sont particulièrement vulnérables : crues exceptionnelles, sécheresses alternant avec des périodes d’humidité intense, affaiblissement des fondations et menaces sur les matériaux anciens génèrent des coûts de réparation toujours plus élevés.
Dans ce contexte, les assureurs évaluent le rapport entre le coût potentiel des sinistres et les primes qu’ils pourraient percevoir comme trop défavorable, ce qui les conduit à refuser de couvrir certains monuments historiques. Cela se traduit, sur le terrain, par des hausses significatives des coûts d’assurance ou par des refus purs et simples de couverture.
Contraintes et conséquences
Aux risques climatiques désormais récurrents s’ajoutent des contraintes financières lourdes pour les collectivités locales. La ville de Blois, comme beaucoup d’autres communes propriétaires de monuments historiques, doit continuer à valoriser un site majeur du patrimoine national, fréquenté chaque année par plusieurs centaines de milliers de visiteurs, tout en composant avec des budgets serrés et des dépenses d’entretien incontournables dans leur circonscription. À cela s’ajoute une difficulté qui explique le retrait des assureurs : l’impossibilité de chiffrer précisément la valeur patrimoniale du château. « Ils ont besoin de calculer le risque. Pour calculer le risque, il faut estimer le bien. Comment estime-t-on la valeur d’un bien comme l’escalier François Ier ? Impossible pour eux », souligne Marie-Hélène Hamelin, directrice générale des services à la ville de Blois.


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