Le Saint Berceau, la seule relique de la Nativité

 


#Ortf News Témoin de la naissance du Christ, cette relique assista à l'événement fondateur de notre civilisation chrétienne. L’histoire du christianisme est jalonnée de récits et de traditions liés aux reliques du Christ. Ces objets de dévotion, perçus comme des témoins tangibles de la vie de Jésus, sont le plus souvent associés à la Passion, à l’image de la Sainte Lance ou de la Couronne d’épines. Cependant, parmi ces trésors, l’un d’eux se distingue en renvoyant non au sacrifice et à la mort, sur la croix, du Messie mais à l’aube même de son existence terrestre : le Saint Berceau. Selon la Tradition, cette relique serait constituée de simples planches de bois provenant de l’humble mangeoire dans laquelle l’Enfant Jésus fut déposé à sa naissance.

Qu’importe, au fond, la certitude historique que l’on puisse accorder à cet objet : le Saint Berceau demeure avant tout le témoin silencieux de siècles de foi, de piété et de contemplation du mystère de l’Incarnation au soir de Noël, cet événement fondateur du christianisme et, plus largement, de notre civilisation.

Histoire d'une relique

Selon la tradition chrétienne, comme le raconte l’Évangile selon saint Luc, Jésus fut emmailloté par sa mère Marie et placé dans une mangeoire, faute de place dans les auberges de Bethléem. Ce détail, apparemment anodin, est pourtant répété à plusieurs reprises dans le récit de la Nativité. Cette humble mangeoire, devenue le berceau du Sauveur, suscita très tôt une dévotion particulière, car elle symbolise l’Incarnation divine dans la condition humaine la plus simple.
Les sources les plus anciennes mentionnent l’existence d’un fragment de ce berceau à Rome depuis le VIIe siècle, lorsque le patriarche de Jérusalem, saint Sophrone, aurait offert ces morceaux de bois au pape Théodore Ier (642-649) afin de les soustraire aux troubles et aux invasions musulmanes qui menaçaient alors la Terre sainte et d’en assurer, ainsi, la conservation au cœur de la chrétienté occidentale.

Sainte-Marie-Majeure

Pour honorer cette relique, l’un des lieux les plus prestigieux de la chrétienté fut choisi pour l’accueillir : la basilique de Sainte-Marie-Majeure, à Rome. Construite au IVe siècle sous le pape Sixte III, cet édifice fut consacré à la Vierge Marie et fut agrémenté d’une grotte de la Nativité rappelant celle de Bethléem. Le Saint Berceau fut ensuite déplacé vers la chapelle Sixtine, construite dans la basilique au XVIe siècle par le pape Sixte V, avant d’être définitivement transféré dans la crypte de la Confession de Sainte-Marie-Majeure, située sous l’autel papal de la nef centrale.

Placé en 1606 dans un reliquaire en vermeil offert par la reine d’Espagne Marguerite d’Autriche, les cinq planches du Saint Berceau furent ensuite remplacées, à la fin du XVIIIe siècle, par une nouvelle châsse. Cette dernière, toujours visible aujourd’hui, frappe par la richesse de son iconographie et la finesse de son exécution. Réalisée en cristal et en argent partiellement doré, elle est l’œuvre de l’architecte romain Giuseppe Valadier. On peut y admirer le Christ, couché sur une paille dorée et des linges d’argent, bénissant les fidèles de sa main levée. Autour de cette scène centrale se déploient également des bas-reliefs finement ciselés, représentant les événements de la petite enfance de Jésus, de la Nativité à la venue des mages, jusqu’à la fuite en Égypte.

Un retour symbolique à Bethléem

L’histoire du Saint Berceau s’est également enrichie grâce un geste fort et hautement symbolique de l’Église catholique. En effet, en novembre 2019, à l’approche de Noël, le pape François a offert un fragment de la relique à l’église Sainte-Catherine de Bethléem, voisine de la vénérable basilique de la Nativité. Ce don, chellement le lieu de la naissance du Christ et l’un des objets les plus intimement liés à ses premiers instants de vie.

À travers ce geste, le Saint Berceau ne cesse de rappeler que la foi et la culture chrétiennes, loin d’être figées, demeurent vivantes, transmises et offertes à chaque génération, à l’image de l’enfant-roi de Bethléem donné au monde dans la fragilité d’une crèche.

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