Budget 2026 : On verra ça après les fêtes…
#Ortf News : L’hypothèse d’une censure du gouvernement Lecornu s'éloigne peu à peu.C’est bien connu, un bon croquis vaut mieux qu’un long discours. On prête cet adage à Napoléon. Il est vrai que le dessin était au programme de l’école royale d’artillerie d’Auxonne où le jeune Bonaparte fit ses classes. De même, un bon croquis vaut sans doute mieux qu’un long éditorial. Alors, reconnaissons que le croc de cette semaine de notre ami Ixène a tout dit et pourrait nous dispenser de cet exercice vespéral du dimanche. Ursula, Imperatrix drapée dans son manteau d’azur constellé d’étoiles, jetant du haut de son balcon ses étrennes à ses bons peuples : report à 2035 du tout électrique automobile, report en janvier 2026 de la signature du traité avec le Mercosur. « Joyeux Noël, braves gens ! Profitez-en : on reprendra tout en 2026. »
Ursula ne lâche pas le morceau
On reprendra tout en 2026, car, on l’a bien compris, la présidente de la Commission n’a pas l’intention de lâcher le morceau. Ce n'est tout de même pas quelques bouseux français avec leurs troupeaux de vaches qui vont mettre en péril la magnifique industrie automobile allemande ! Du reste, Ursula von der Leyen se dit « confiante » pour que le traité soit signé en janvier. Le projet traîne depuis un quart de siècle, on n’est pas à quelques semaines près, a-t-elle, en gros déclaré, le 19 décembre… Lisez la dernière chronique de Stéphane Buffetaut, très au fait des textes européens, et vous comprendrez pourquoi la dame allemande peut être confiante. Sauf à ce qu’Emmanuel Macron… Vous me direz que, jadis, certains croyaient bien au Petit Jésus soviétique, alors…
À ce sujet — [LE CROC D’IXÈNE] Interdiction des voitures thermiques, Mercosur : deux revers pour l’UE
Cabotage à la petite semaine
On reprendra tout en 2026. Autrement dit, on verra ça après les fêtes. De Noël et du Nouvel An. Il en sera ainsi du budget de la France. Ce lundi 22 décembre en soirée, les députés voteront donc la loi spéciale, faute d’accord, la semaine dernière, en commission mixte paritaire, sur le projet de loi de finances (PLF) de 2026. Loi spéciale ? « Rustine », « sparadrap » (« Sparadra ? Pourquoi pas Roudoudou ou Raplapla », s'exclamait Guy-Hubert Bourdelle dans Papy fait de la résistance) : Charles de Courson et Amélie de Montchalin rivalisent d’imagination pour qualifier cette loi pis-aller. Comme l’an passé, cette loi – si elle est votée, mais elle le sera - va permettre à l’État de vivoter, bricoler, tant bien que mal, afin d’assurer le service minimum par la reconduction des services votés en 2025, en attendant que ce PLF revienne en janvier au Parlement. La France, grande nation maritime, s’installe donc désormais dans le cabotage à la petite semaine. On ne va pas refaire le film depuis un an et demi... On connaît le péché originel de cette situation : la dissolution foutraque du 9 juin 2024. Le bazar parlementaire actuel n’est que la conséquence de la décision du grand ordonnateur élyséen du chao. On tournera, retournera les choses comme on veut, c’est la réalité.
Comme en 2025...
On reprendra tout en 2026 et l’on continuera sans doute comme en 2025. L’hypothèse d’une censure du gouvernement Lecornu et donc d'une dissolution, à l’approche des élections municipales (15 et 22 mars 2026), s’éloigne peu à peu. Les socialistes qui ont eu leur moment « de gloire » lors du vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de 2026 ont emporté une petite cagnotte, notamment avec le report de la réforme des retraites. Remettront-ils leurs gains sur le tapis en censurant le gouvernement en janvier lorsque viendra le vote du PLF, même s'il ne leur convient pas ? Ce serait prendre le risque de passer pour des artisans du chaos, alors qu’ils jouent gros (leur capital « ancrage local ») dans ces élections municipales qui seront suivies de sénatoriales à l'automne 2026 (renouvellement pour moitié du Sénat).
Il est donc probable, dans ces conditions, que les Français reprendront tout, non pas en 2026... mais en 2027. En attendant, on verra ça après les fêtes...

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